Nous sommes maintenant installés à Bahia de Caraquez depuis presque 3 semaines. Trouver un logement a été plus difficile que prévu. Nous avons visité une belle grande maison qui avait du potentiel mais il y avait beaucoup de rénovations à faire et il était difficile de savoir quand elle serait prête. Nous avons aussi visité un appartement qui avait seulement deux chambres mais le gérant nous disait que ce serait bien assez grand pour notre famille de six. Après visite, il semble évident qu'il avait confondu un documentaire qu'il avait vu sur le Canada avec un autre sur les pygmées. Le gérant d'un restaurant nous a recommandé d'aller nous installer à Canoa, qui se trouve à une vingtaine de minutes au nord de Bahia. La plage y est magnifique. Nous y avons visité un logement de 4 chambres dont un monsieur nous disait grand bien. Mis à part le fait que ce n'était pas meublé, que l'endroit semblait avoir été saccagé par une douzaine de gorilles en furie et qu'entre les planches des murs extérieurs, il y avait des fentes assez grandes pour qu'un livreur de pizza puisse venir se garer directement au milieu de la cuisine (ou du moins ce qui aurait été la cuisine, puisque l'endroit n'avait ni comptoir, ni armoires ni lavabo) pour nous amener notre repas, le logement était parfait.
De retour à Bahia, nous avons eu beau éplucher les petites annonces, nous ne trouvions pas grand chose à louer. Nous nous sommes donc résolus à aller cogner à la porte de chaque immeuble de condo pour demander s'il n'y aurait pas un logement à louer...moi qui ne voulais même pas faire du porte-à-porte pour vendre du chocolat quand j'étais à l'école, il fallait vraiment que nous soyons à court d'idées pour nous lancer dans cette tournée. Les enfants ont été très patients. Nous leur avions demandé d'essayer de faire le plus pitié possible mais rien à faire: les "conserjes" auraient probablement collaboré avec plus d'enthousiasme si je leur avais dit que j'avais besoin de leur aide pour une irrigation du colon! Ça aurait par contre été plus difficile à leur expliquer en espagnol et j'aurais dû me résoudre à mimer...ce qui aurait été un peu gênant!
De retour à l'hôtel (où nous avions déménagé après trois jours dans la maison aux coqs et à la douche électrique), ma tendre moitié si pleine de ressources a eu la brillante idée d'écrire à quelques personnes qui affichaient des condos à vendre, en espérant que l'une d'elles serait intéressée à louer. Une heure plus tard, l'un d'eux répondait qu'il serait effectivement prêt à louer son condo. C'était le lundi soir, 7 septembre. Il semble que nous soyons tombés sur un couple de grands-parents américains qui étaient ravis de louer à une aussi charmante famille! Ils ont pris le temps de nous répondre en détail, même s'ils étaient en plein déménagement longue distance entre deux états. Le mardi matin, nous avons visité l'appartement. Tout de suite en ouvrant la porte du logement, nous avons été séduits par le salon/salle à manger à aire ouverte vitré à la grandeur, avec vue sur l'océan. Le mercredi nous recevions les clés et allions faire du ménage et le jeudi, nous emménagions.
Nous sommes bien contents de notre nouveau domicile. La cuisine et chacune des trois chambres ont aussi la vue sur l'océan. Le condo est au quatrième étage (d'un immeuble qui en compte neuf) et nous avons une terrasse d'où nous pouvons observer de magnifiques couchers de soleil. L'immeuble est un peu vieux et pourrait bénéficier d'un peu d'amour mais il a une piscine, une terrasse sur le toit et il est très bien situé. Il suffit de traverser la rue pour être au bord de l'eau. À marée basse, on peut se baigner directement devant l'immeuble. Sinon, il suffit de marcher quelques minutes pour être à la plage et se baigner dans l'océan, ou marcher jusqu'au bout de la pointe et se baigner dans l'estuaire de l'autre côté.
Vue du condo à partir de la plage (le blanc et turquoise) et du bon temps au bord de la mer, incluant une partie de Ninja
Nous pouvons aussi aller à pied au marché chercher nos fruits et légumes, notre poisson frais ou notre beurre d'arachide fait maison par un vieux monsieur qui mastique lui-même les arachides jusqu'à l'obtention de la consistance voulue (un tout petit pot de beurre d'arachides coûte plus de 5$ à l'épicerie alors que celui du monsieur coûte 1,50$ la livre et ne contient ni sucre ni sel ajouté). Nous pouvons aussi marcher jusqu'aux restos et magasins de Bahia. La voiture se repose beaucoup depuis notre arrivée ici! Il n'y a que le centre commercial avec la plus grosse épicerie qui se trouve plus loin.
Une fois le logement trouvé, un autre défi a été de se procurer un accès à l'internet. Les proprios nous avaient dit qu'il me suffirait probablement d'aller chez CNT (la Corporación Nacional de Telecomunicaciones) et de leur demander de réactiver leur service internet. Ça aurait été bien trop facile! À ma première visite, on m'a dit qu'ils avaient besoin du numéro de téléphone associé au dossier (j'avais les noms des proprios et l'adresse du logement mais ça ne suffisait pas). Je suis allé chercher cette information et j'y suis retourné. La deuxième personne a accédé au dossier (sans avoir besoin du numéro de téléphone...) et m'a annoncé que le service avait été arrêté complètement et qu'il me faudrait un nouveau contrat. Pour ça, il faut avoir un cedula (le numéro de citoyen que possède chaque équatorien). Je devais donc revenir avec un ami équatorien pour qu'il me parraine. Facile à dire, quand on vient d'arriver dans une ville étrangère. Ils n'ont pas de Jean-Coutu ici pour trouver des amis! J'ai demandé au concierge de notre immeuble, qui a accepté de venir avec moi mais ils m'ont annoncé chez CNT qu'il ne se qualifiait pas. Je n'ai pas trop compris pourquoi...je crois qu'il était trop petit ou trop mûr. Il me fallait donc un autre ami. Heureusement, notre gentil concierge m'a recruté un ami, qui se charge d'aider les étrangers pour toutes sortes de dossiers (immobilier, visas, etc.). Lui a été en mesure de me parrainer. Ils sont venus le lendemain vérifier la ligne téléphonique mais ça a pris ensuite plus de deux semaines (et quelques visites de suivi) pour avoir l'internet car ils n'avaient plus de routeurs...heureusement que c'est la compagnie nationale! Ils sont venus ce matin faire l'installation. C'est ce qui explique l'absence de mise à jour sur le blogue!
Entre temps, les valises que nous avions laissées à Pifo nous sont parvenues et nous avons pu commencer à faire l'école aux enfants, tout en continuant à découvrir notre nouveau quartier et à profiter de la plage. Les enfants étaient bien excités de commencer l'école! L'ouverture des valises était comme un cadeau de Noël car ils redécouvraient des vêtements, des jouets et leur matériel scolaire, laissés derrière plus de deux mois auparavant. Nous devons nous bâtir une routine scolaire mais ça s'en vient.
En résumé, nous sommes maintenant bien installés à Bahia et nous aimons beaucoup notre nouvelle ville et notre beau grand condo!